Réformes du circuit ATP

Le lundi 06 novembre 2006
TENNIS
L'ATP pressée dans ses réformes
Agence France-Presse
Paris

Le fiasco du tournoi de tennis de Paris-Bercy a une nouvelle fois souligné la nécessité de réformes, qui figurent au programme du nouveau président de l'ATP mais ne devraient pas intervenir avant 2009.

Dévalorisé par les forfaits de cinq des six meilleurs joueurs mondiaux (Federer, Nadal, Ljubicic, Nalbandian et Roddick), le tournoi a été sanctionné par le public.

Au cours de la semaine, 70 427 personnes sont venues, soit une baisse de plus de 18 500 spectateurs par rapport à 2005. La plus mauvaise fréquentation du tournoi depuis sa création.

Les raisons ? Avant tout un calendrier surchargé, mal équilibré, une trop grande flexibilité accordée aux joueurs dans le choix de leurs tournois, sans obligation «ferme» de participations aux grands événements. Et, ajouté à cela, une faiblesse du produit marketing «tennis».

«Le problème vient de la structure, de la longueur et de la position des tournois, a expliqué Etienne de Villiers, président de l'ATP depuis un an.

L'ATP envisagerait de supprimer l'enchaînement des grands tournois (trois Masters Series sont disputés avant Roland-Garros), de ne plus jouer de finales en cinq sets, sauf en Grands Chelems, d'accorder 20 à 30% de dotation supplémentaire, de revaloriser les grands tournois en modifiant le barème d'attribution des points, d'accorder des bonus en fin d'année aux joueurs figurant dans le Top 12 et disputant l'ensemble des tournois, voire d'imposer des suspensions.

Marketing

Patrice Dominguez, DTN de la Fédération française et représentant des 32 tournois européens auprès de l'ATP (sur un total de 64), a fait des propositions qui sont actuellement en négociations.

«Il faut un changement fondamental de notre mode de persuasion et d'éducation des joueurs. La base de la vitalité d'un sport, c'est la présence des meilleurs athlètes aux meilleurs endroits aux mêmes moments», a argumenté Dominguez citant pour référence l'athlétisme et son circuit de la Golden League ou encore la Formule 1.

Un consensus semble enfin se dessiner. Tous les protagonistes -joueurs, entraîneurs, organisateurs, public, médias, sponsors- souhaitent une évolution du tennis.

À commencer par le dirigeant de l'ATP, qui entend apporter des améliorations sur le circuit dès l'année prochaine. Au menu, des tournois qui débutent le dimanche et qui commencent par des poules qualificatives et non plus par des éliminations directes dès le premier tour.

En assurant la présence des stars du circuit sur au moins deux matchs dès le premier tour, l'objectif est d'attirer plus de médias et de spectateurs dès le début du tournoi. En résumé, optimiser le produit marketing.

«Ce que nous n'avons jamais fait en tennis, c'est donner aux fans ce qu'ils veulent vraiment : voir plus de tennis à la télévision et voir leur stars jouer. On vit ou on meurt en fonction de ce que fait le consommateur», a argumenté de Villiers.

Spectacle

Fort de ses quinze années d'expérience chez Walt Disney Company, de Villiers veut recréer une dimension spectacle vitale au fonctionnement du tennis. Mais modifier le jeu - ce qui n'a pas été fait depuis l'instauration du bris d'égalité en 1970 - n'est pas aisé.

«Je n'ai jamais été contre le changement mais là, ça me gêne un peu, a opposé l'ancien entraîneur de Yannick Noah, Patrice Hagelauer. Ça touche à l'essence même du tennis, avec son lot de surprises du premier tour. Y aura-t-il un intérêt plus grand avec les poules que de créer des surprises ?»

«C'est un changement dans les mentalités du tennis, mais il faut travailler sur les formats de jeu», a plaidé pour sa part Dominguez, qui a porté pendant trois ans le projet de réforme du double désormais plébiscité. «On a sauvé le double en le faisant évoluer.»

«Je suis entièrement pour. Ça favorise le spectacle, les joueurs et le tournoi, a assuré le numéro deux mondial espagnol Rafael Nadal alors que, plus traditionnel, le numéro un mondial, Roger Federer, préfère le système en cours. «C'est tellement unique au tennis.»

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Sports | Samedi 04 nov 2006 | 13:10
"La Fédé française de tennis veut des réformes après les forfaits à Bercy"

PARIS (AP) - La Fédération française de tennis (FFT) souhaite une modification des dates du tournoi Masters Series de Paris-Bercy et forcer les meilleurs joueurs à y participer après l'avalanche de forfaits qui a marqué l'épreuve ces deux dernières années.
Le numéro un mondial Roger Federer, son dauphin Rafael Nadal, Andy Roddick, Ivan Ljubicic et David Nalbandian ont tous renoncé à disputer la neuvième et dernière épreuve du calendrier des Masters Series cette année.

Le tournoi s'achève dimanche, une semaine avant la Masters Cup de Shangai, qui réunira les huit meilleurs du classement de l'ATP Race.

La FFT souhaite que le tournoi de Bercy, qui a fêté cette année son 20e anniversaire, soit avancé d'une ou deux semaines, et que tous les meilleurs joueurs soient obligés d'y participer.

"Une nouvelle fois, l'un des tournois majeurs de la fin de saison a subi un grave préjudice du fait des forfaits d'un trop grand nombre de joueurs de premier plan", a regretté samedi la FFT.

La FFT veut "qu'un règlement plus sévère soit mis en place afin qu'en cas de non participation des sanctions concrètes et sportives (possibilités de sanction) soient appliquées".

Federer, Nadal, Roddick et Ljubicic étaient déjà qualifiés pour la Masters Cup avant le tournoi de Bercy. Nalbandian a obtenu sa qualification sans jouer jeudi grâce aux résultats des autres joueurs en lice dans le tableau.

"La crédibilité de notre circuit, les efforts réalisés par les Masters Series en terme de budget et d'investissements ... méritent désormais que les meilleurs joueurs mondiaux soient présents dans ces grands événements dès 2007", a ajouté la FFT.

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TMS Paris: Le coup de gueule de Clément
31/10/2006 - 17:19

Arnaud Clément, vainqueur de Nicolas Massu pour son entrée en lice à Bercy, a fait savoir qu'il était contre le système de poules: "Tous les joueurs avec qui j'ai évoqué le sujet, aucun n'était pour les poules, a-t-il expliqué. "Le problème, c'est que je n'ai pas l'impression que ma voix compte. Il faut faire quoi pour qu'on nous entende ? Un boycott, la révolution ? Les poules, je trouve ça mauvais. Je ne vois pas en quoi ça va aider. Je ne vois aucun intérêt pour personne. Le tennis, ce n'est pas des matches de Ligue des Champions !"

www.sports.fr

Les poules font grincer des dents
04/01/2007 - 16:00

Premier d'une série de onze tournois* répartis sur l'année à se disputer avec le système de poules (round robin en anglais), le tournoi d'Adelaïde a essuyé les plâtres et les critiques de nombreux joueurs. Difficile en effet de s'y retrouver dans le tableau de l'épreuve australienne où l'expérience n'aura pas été des plus concluantes en termes de lisibilité. Au final, l'abandon du principe de l'élimination directe n'a été bénéfique qu'à un seul joueur sur les huit qualifiés pour les quarts de finale.

Joachim Johansson, battu lors de son premier match, est en quart de finale.Ouf ! Nous voici enfin arrivés aux quarts de finale à Adelaïde et au retour à la normale avec ce bon vieux tableau pyramidal qui a fait ses preuves dans le tennis depuis plus d'un siècle. Mais pour en arriver là, il aura donc fallu en passer par la phase de poules. Une phase à deux étages avec un pré-tour qui avait mis aux prises les douze joueurs les moins bien classés et les quatre joueurs issus des qualifications. Ensuite, les vingt-quatre joueurs du tableau ont été répartis en huit poules de trois avec accès aux quarts de finale pour le meilleur de chacune d'entre elles.

A priori, rien de très compliqué sauf que dans la pratique, on a un peu de mal à suivre l'évolution du tournoi au jour le jour quand, d'habitude, se profilent des confrontations parfois attendues. Ainsi, ce qui est exotique lors de la Masters Cup qui fonctionne avec un système de deux poules de quatre joueurs avant les demi-finales, devient, là, proprement incompréhensible pour le béotien.

Les organisateurs du tournoi d'Adelaïde, qui s'étaient portés volontaires pour cette innovation, n'ont pas encore indiqué si l'expérience serait reconduite la saison prochaine. S'ils devaient écouter la vox populi parmi les joueurs, le choix serait vite fait. Ainsi, Arnaud Clément, qui était déjà monté au front, en vain, il y a quelques mois, en a remis une couche. "Tous les joueurs auxquels j'ai parlé sont contre le système, sauf Dominik Hrbaty. C'est contre l'esprit du jeu. Le tennis est un sport individuel à élimination directe et on en change complètement la philosophie en permettant à un joueur qui a perdu un match de pouvoir encore par la suite gagner le tournoi. En outre, le public va être perdu.".

Grosjean boycotte

Le cas de figure évoqué par l'Aixois pourrait en effet se présenter si Joachim Johansson allait au bout du tournoi. Le Suédois avait été en effet battu d'entrée, lundi par Florent Serra. Dans un tableau classique, il serait rentré directement chez lui. Pas à Adelaïde où sa victoire le lendemain contre Gilles Simon conjuguée au succès de celui-ci par abandon contre Serra lui permet d'accéder in-extremis aux quarts de finale où il sera opposé à Vincent Spadea lequel, comme les six autres quart-finalistes, a remporté ses deux premiers matches... "Pim-Pim" n'a donc pas à se plaindre du système.

Lleyton Hewitt, l'enfant du pays, éliminé après avoir été battu par Igor Kunitsyn, n'est pas plus convaincu : "Ce qui est certain, c'est que la programmation va s'avérer cauchemardesque. Les organisateurs vont devoir jongler. Et tout cela ne va pas rendre le tableau facile à suivre.". Simple question de bon sens apparemment pas compatible avec la volonté du nouveau patron de l'ATP de rendre son sport plus attractif jusqu'à, peut-être, en trahir l'esprit d'origine. "Ça réduit les qualifications. Avec le pré-tour pour les moins bien classés, ça nous fait six matches au lieu de cinq si l'on va au bout alors que l'on dit qu'il faut jouer moins de matches", renchérissait Sébastien Grosjean dans L'Equipe.

Et le Marseillais de poursuivre, remonté : "C'est honteux que les joueurs n'aient pas été consultés. S'ils maintiennent le système, avec les tout meilleurs qui auront encore moins de chances de se rater sur deux matches, ce ne seront plus que trente, quarante joueurs qui pourront vivre du tennis à court terme..." Reste à savoir si le Français qui, pour protester, a décidé de ne participer à aucun des tournois qui auront adopté ce système quitte à faire l'impasse sur le Queen's dont il fut deux fois finaliste, sera suivi par ses pairs et entendus par les pontes du tennis mondial...

* Delray Beach, Vina del Mar, Buenos Aires, Las Vegas, Estoril, Pörtschach, Queen's, Stuttgart, Umag, Stockholm.

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